Le Soleil est la dix-neuvième lame du tarot de Marseille.
Sur la carte enluminée des trionfi de Visconti-Sforza, le Soleil apparaît comme un enfant ailé qui tient le luminaire resplendissant dans sa main.
C’est là la représentation du Génie du Soleil en conformité avec celle de la carte dépeignant Ithaque dans les « séries E » des pseudo-Tarots dits de Mantegna.
L’enfant solaire, virtuellement nu, porte autour de son cou, un collier de corail – référence à la chaleur sèche du Soleil selon la théorie des humeurs.
On retrouve de tels colliers, dans l’art du Moyen Âge et de la Renaissance, autour des cous ou des poignets des enfants comme talismans protégeant de la peste.
À propos de sa nudité, Cartari, dans Imagini de gli Dei de gli Antichi (Images des dieux des Anciens), citant depuis Macrobius, écrit, qu’en Syrie, Phoebus [le Soleil] et Jupiter étaient perçus et étaient représentés sous la forme d’un être unique dévoilant son sexe – expression de l’Anima Mundi de Platon.
L’on retiendra que c’est le Soleil, de par ses qualités et vertus, qui donne vie à toutes choses.
Dans les pseudo-Tarots dits de Mantegna, l’image nous mène à l’épisode mythologique de la chute de Phaeton ; il obtint de son père Hélios la permission de conduire le char du Soleil une journée durant, mais, ne sachant pas en diriger les chevaux fougueux, il quitta sa trajectoire mettant le feu au ciel et à la terre. Pour le punir, Zeus foudroya le conducteur trop imprudent puis le jeta dans l’Eridanus, la rivière qui apparaît sur le bas de la carte.
Le Soleil, tarot dit de Charles VI (XVe siècle)
Sur la carte des Tarots dits de Charles VI, analogue à celle d’un ancien Tarot italien, le Soleil brille haut, illuminant une fille en train de tisser.
C’est là une référence aux Parques qui étaient chargées du déroulement de la vie humaine – un mythe intrinsèquement lié à celui du Soleil, en ce que leurs tâches étaient identiques : dispenser la vie et la donner à chaque être vivant jusqu’à sa mort.
La carte du Tarot d’Ercole Ier d’Este représente Diogène assis sur son tonneau tandis qu’il parle avec un jeune homme, probablement Alexandre le Grand.