HOROSCOPE CHINOIS SERPENT

Personnalité du Serpent

La perspicacité est le premier trait de caractère du Serpent. Doué d'un esprit pénétrant et subtil, capable de saisir ce qui n'est dit qu'à moitié et ayant un accès direct au coeur des choses, le natif aperçoit ce qui échappe ordinairement à la plupart des gens.

On peut voir que le Serpent, grâce à sa sagacité, a souvent des idées géniales, des visions fantastiques. Toujours en avance sur son temps, il passe souvent pour un original, parfois pour un excentrique, et fait quelquefois scandale, victime de l'incompréhension de son entourage.

Le natif du Serpent est principalement mû par des tendances altruistes, philanthropiques et idéalistes. Dans ce monde si imparfait qui est le nôtre, des gens comme lui sont rarement des gagnants. Pourtant, plusieurs d'entre eux ont forcé l'admiration de tous et sont devenus des bienfaiteurs de l'humanité.

Le Serpent, en général, a une attitude très sereine devant la mort, porte d'entrée à un monde inconnu et insondable. Si Montaigne disait: "Je veux que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant d'elle, et encore plus de mon jardin imparfait", Confucius montrait la même indifférence en disant: "Quand on ne sait pas ce qu'est la vie, comment pourrait-on connaître la mort ?"

Servi par son solide bon sens, le Serpent est heureusement à l'abri d'angoisses métaphysiques. Il vit intensément la vie que lui a donnée la nature, savourant tous les bienfaits qu'elle offre, sans se soucier de ce qui dépasse la portée de la compréhension humaine ou du pouvoir humain. "Cueillons les douceurs, nous n'avons à nous que le temps de notre vie", disait Perse, cet autre Serpent né en 33 de notre ère.

Le natif du Serpent a beaucoup de patience et de maîtrise de soi. Il serait bien malaisé de le mettre en colère. C'est là une de ses grandes qualités qui force notre admiration. "Celui qui ne sait pas se fâcher est un sot, mais celui qui ne veut pas se fâcher est un sage", dit un proverbe chinois.

En face de l'adversité, le Serpent suit instinctivement le précepte de l'école stoïcienne latine : "Supporte et abstiens-toi !" Sa fortitude d'âme innée l'aide à garder une attitude de résignation silencieuse dans toutes les épreuves de la vie. Il est donc en quelque sorte immunisé contre la douleur.

Le Serpent aime les gens tels qu'ils sont - avec leurs qualités et leurs défauts, leurs grandeurs et leurs faiblesses. J'ai déjà signalé plus haut sa philanthropie. Il est ordinairement gentil, affable et, ce qui est extrêmement rare, il sait écouter.

Mais cet être au coeur plutôt tendre peut pécher par excès en submergeant certaines gens de ses faveurs et de ses services. Sa serviabilité exagérée donne à ses bénéficiaires une sorte de complexe et les éloigne de lui au lieu de les lui rapprocher comme il le souhaite. Alors il court après eux et multiplie ses gentillesses dans l'espoir désespéré de se les attacher. Il comprendrait son drame et l'attitude des obligés s'il connaissait cet avertissement d'Eugène Labiche: "Les hommes ne s'attachent point à nous en raison des services que nous leur rendons, mais en raison de ceux qu'ils nous rendent."

La philanthropie et la gentillesse naturelle du Serpent n'empêchent pas le natif de garder une certaine méfiance envers les hommes. Il doute de la valeur du jugement des autres et ne fait confiance qu'au sien propre. Tant que cette méfiance restera dans des limites raisonnables, le natif n'aura rien à craindre car, étant donné la méchanceté et la duplicité de la plupart des gens, on a le droit et le devoir de prendre des précautions. Mais "l'erreur est aussi grande de se fier à tous que de tous se défier" (Sénèque).